La Monographie du Village
En 1885, Madame Robert,
Institutrice à Saint-Benoît écrit une monographie sur le village. Cette
monographie n'est pas exempte de jugements un peu rapides, mais elle présente
l'intérêt de visiter les différents quartiers1 du village, et d'apporter des informations
sur quelques points d'histoire
Monographie communale de Saint-Benoît d'Hébertot2
Par Madame Robert, Institutrice
1er novembre 1885
1 - Situation
géographique
La commune de Saint-Benoît d'Hébertot, arrondissement et canton de Pont-l'Evêque, est située
à peu près pour les 4/5ème de son territoire, sur un plateau d'une
élévation d'environ 150 mètres au dessus du niveau de la mer, l'autre cinquième
s'incline du côté de l'ouest et diffère due reste par ses accidents de terrain
très multipliés.
Le sous-sol de cette dernière partie est surtout sablonneux et diffère en cela du sous-sol du
plateau, qui est argileux. On trouve de la marne en quelques endroits du
plateau, mais il faut aller chercher à une très grande profondeur, ce qui
empêche d'en tirer tout le parti désirable pour l'agriculture.
La commune offre une
longueur d'environ 4600 mètres du nord-ouest au sud-est, sur une largeur
moyenne de 3000 mètres, du nord-est au sud ouest.
Elle est bornée au nord
par la forêt de Saint-Gatien (vulgairement appelée la forêt de Touques), et le
Theil; à l'est par Genneville, Quetteville et Beuzeville (Eure). A midi
par Saint-André d'Hébertot, dont elle est séparée par la voie romaine
d'Augustodurus (Bayeux) à Julliobonum (Lillebonne), depuis le manoir de Fatouville
jusqu'au Hutrel, du manoir de Fatouville à la Gauhaigne par le chemin de la
forge Patin (ou Hatin). A l'ouest par le Vieux-Bourg, dont elle est séparée par
le ruisseau de la Vigne.
Le centre de la commune
est à environ 8 kilomètres de Pont-L'Evêque et à 6 kilomètres de Beuzeville.
Elle est traversée par les routes de Pont-L'Evêque à Pont-Audemer, de Blangy à
Honfleur, de Cormeilles à Honfleur, de Saint-Benoît à Honfleur (dite avenue
d'Aguesseau).
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2 - Agriculture
La partie inclinée de
son territoire consiste en herbages et prairies. Le plateau, qui, il y a
quelques années était entièrement cultivé a été, pour une notable partie,
converti en herbages et prairies
A peu près toutes les
essences d'arbres, fruitiers, de construction et de chauffage, arbres et
arbustes d'ornement y jouissent d'une abondante végétation.
On y cultive de
préférence les plantes fourragères et les céréales de manière avantageuse.
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3 - Les quartiers
On peut ainsi
diviser le territoire de Saint-Benoît
-
au nord : La forge Michaux
-
au nord-est : Tontuit
-
à l'est : la Gauhaigne
-
au midi : Fatouville, l'Eglise et le Hutrel
-
à l'ouest : Trianon, Grieux et les Villains
-
au nord-ouest : la friche Moisy
-
au centre : le Barquet et Bellevue
Nous allons parcourir successivement chacun des
divers quartiers ou groupes que nous venons de signaler
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La forge Michaux : on
désigne ainsi l'embranchement de la route de Saint-Benoît à Saint-Sauveur la
Rivière, avec celle de Cormeilles à Honfleur, et aussi une petite partie de la
campagne. Nous ne trouvons pas de choses intéressantes.
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Tontuit existait encore comme paroisse avant la Révolution; son territoire a été
réuni à la commune de Saint-Benoît, par une ordonnance royale du 14 octobre
1827. Le presbytère de cette paroisse, qui existe encore, a été vendu pendant la
Révolution. L'église a été entièrement détruite.
La croix érigée à l'emplacement de l'ancienne église Saint-Eloi, à Tonnetuit
 
 
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La Heurtrie ,
où existait encore, il y a 30 ans, un petit manoir de peu d'apparence, mais il
a disparu.
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La Gauhaigne , quartier limitrophe du département, renferme un certain nombre d'habitations. Nous
savons seulement qu'au 17ème siècle, cet endroit était fréquenté à
cause de ses foires et marchés, car un arrêt de la Chambre des Comptes de
Normandie, du 30 septembre 1699, conservé dans les archives du Château de
Saint-André d'Hébertot, maintient le droit de foire et de marché à la
Gauhaigne.
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Noron : en descendant vers l'ouest et suivant la voie romaine, on trouve à droite la
campagne dite de Noron; dans un endroit appelé par les agriculteurs
«ville de Noron», on retrouvait encore, il y a quelques années, des
restes de constructions, tels que fragments de briques, pavés, ...
C'était probablement
l'emplacement d'un petit monastère ou prieuré de Bénédictins dont parle Ordéric
Vital : il rapporte en effet que Robert de Blangy, abbé de Saint-Evroult,
obtint vers l'an 1160, du pape Alexandre III, une bulle confirmant en faveur de
cette abbaye, la création ou la possession de tois les petits monastères
établis par elle ou pour elle à Noron ou dans d'autres lieux.
Or Noron est situé à
environ 1 kilomètre de l'église de Saint-Benoît ; il existe encore un
sentier appelé «la petite rue de Noron»; on ignore l'époque
de la destruction de ce monéstère; peut-être a-t-elle eu lieu lors des
invasions du 14ème siècle ou dans les guerres religieuses du 16ème
siècle.
En continuant la voie
romaine, vers l'embranchement de la forge Patin, on trouve, à droite, sur le
bord de la dite voie, une croix fort ancienne d'un mètre de hauteur; sur
sa face principale, au milieu du croisillon, était sculptée une croix de Malte.
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Fatouville : à 100 mètres environ, en descendant la voir romaine, nous voyons à droite, le
domaine de Fatouville. Il comprend une cour et un manoir seigneurial qui a i
beaucoup de modifications; ce manoir fut habité, pendant plusieurs
siècles, par la famille des chevaliers de Nolent, avant qu'ils eussent acheté
le territoire d'Hébertot.
Nous savons que la
famille de Nolent avait fait des libéralités en faveur de l'église paroissiale
de Saint-Benoît d'Hébertot; quelques membres de cette famille ont dû, si
l'on en croit certaines traditions, être inhumés dans cette église;
toutefois les travaux et les fouilles faites lors de la dernière restauration
de cet édifice, n'ont rien qui puisse appuyer ce souvenir. Même les fondations
ont été perdues pendant la tourmente révolutionnaire, dans laquelle, aux dires
des anciens, tout avait été pillé et saccagé dans cette église. On raconte
encore les châtiments divins qui frappèrent les principaux auteurs de ce
vandalisme simple. Leurs noms tristement célèbres risquent de passer à la
postérité.
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L'église : en suivant toujours la voie romaine, nous tournons à droite à l'embranchement
du chemin de Blangy à Honfleur, et nous arrivons à l'église paroissiale ;
cet édifice, de petite dimension, avait primitivement son clocher placé en haut
de la nef; il fut abattu et un neuf fut bâti au bout inférieur de la nef,
en 1745; en même temps, toute la toiture de l'église fut refaite;
on peut encore remarquer dans les murs de la nef quelques pierres qui accusent
une construction du 11ème ou 12ème siècle;
toutefois, il est certain qu'elle existait au 13ème sièce, car, en
1255, cette église et la paroisse avaient pour patron temporel Robert Bertran,
baron de Roncheville et de Briquebec; dans le 14ème siècle, ce
seigneur était encore un Robert Bretran, septième du nom, maréchal de France,
appelé par ses contemporains le "Chevalier au Verd Lion"; au
16ème siècle, c'était le seigneur de Cléry; au 17ème
siècle la Duchesse de Monpensier et au 18ème siècle les Ducs
d'Orléans.
Il est probable que
cette église fut fondée par un Bertran sur son propre domaine, et que de là
vint l'origine du patronage. Il y a lieu de supposer
que cette église a été desservie d'abord par des Bénédictins de l'abbaye de
Saint-Evroult, qui établirent, vers le 12ème siècle, ainsi que nous
l'avons dit plus haut, le petit monastère de Noron. Le chemin direct, encore
existant, de Noron à l'église, fait croire qu'il avait été créé pour l'usage
des religieux; c'est sans doute cette circonstance qui aura influencé sur
le choix de Saint Benoît comme patron spirituel de cette église.Dans l'ancienne
organisation ecclésiastique, la paroisse de Saint-Benoît appartenait à
l'archidiaconé de Pont-Audemer et au doyenné de Honfleur.
Nous avons dit que
l'église était de petites dimensions; peut-être était-elle suffisante
primitivement, quoique le nombre des chrétiens qui fréquentaient les offices
fut plus considérable qu'aujourd'hui, cela tient bien évidemment à ce que,
moins habitués au bien-être, les paroissiens se contentaient, pour assister aux
offices, d'un simple siège ou au besoin, se tenaient debout; quoiqu'il en
soit, dès que la paroisse eut pourvu au remplacement des objets les plus
indispensables au culte qui avaient été détruits pendant la Révolution, on songea
à la restauration du monument.
En 1844, on construisit
une sacristie, l'ancienne étant extrêmement petite. A peine bâtie, elle dût
servir aux paroissiens, qui ne trouvaient pas à se placer commodément dans
l'église; cette assistance aux offices dans la sacristie ayant causé des
difficultés, il fallut s'occuper d'agrandir l'église, ce qui eut lieu en 1865,
par la construction d'une chapelle du côté nord de la nef. Cette chapelle est
un style du ? siècle; enfin en 1880, une chapelle parallèle à la
première, de même style et de mêmes dimensions, ornée de magnifiques vitraux,
fut construite du côté sud. Elle est due en entier et pour toutes les dépenses
à la générosité d'un homme de bien, Monsieur Jean Campion, maire de
Saint-Benoît d'Hébertot.
On a dû, à la même
époque, réparer la charpente de la nef, ainsi que renouveler la couverture.
Quant qu chœur de l'église, fondations, murs et charpente étant ruinés, on a dû
le reconstruire à neuf; cette reconstruction a été faite dans le style du
13ème siècle. Les 4 fenêtres à deux baies sont ornées de grisaille
ayant chacune un médaillon au milieu, reproduisant les principaux épisodes de
la vie de Saint Benoît; les voûtes du chœur, des chapelles et du transept
sont faites en beau bardeau de chêne avec couvre joints, sous faîtes et
sablières moulurées. Un beau pendentif, avec fleuron sculpté , relie
gracieusement les 3 voûtes des chapelles et de la nef. Une robuste arcade en
pierre de Caen, élevée à l'entrée du chœur, un charmant carrelage en pavés
mosaïques, incrusté ?; bien conçu comme style, découpant dans sa variété
les différentes parties de l'édifice; enfin une magnifique chaire en
pierre, sculptée, avec bas reliefs dans les panneaux produisent un ensemble
délicieux, qui fait honneur à l'architecte et à ceux qui, de contact avec lui,
ont érigé cette restauration.
L'église aujourd'hui
 
 
 
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Le Hutrel : sans nous occuper du Hutrel, sur lequel nous ne connaissons rien, nous quittons
l'église en suivant la route de Blangy à Honfleur
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L'ancien presbytère : à une centaine de mètres, nous nous arrêtons sous le magnifique ombrage de
trois marronniers deux ou trois fois séculaires. C'est l'entrée de la cour de
l'ancien presbytère, vendu à la révolution. En face et vers le milieu de cette
cour s'élève une maison d'une certaine importance; les 5 ou 6 siècles
qu'elle a vu passer n'ont pu altérer sa solidité. Les robustes piliers de bois
qui soutiennent le 1er étage et les lourds sommiers intérieurs,
dépassant les murs au dehors, sont reliés à ceux-ci et à la corniche moulurée,
par de forts lacets et supportent à l'extérieur, par une sorte de cul de lampe,
taillé dan le pilier, le bout des sommiers intérieurs. Une vaste cuisine, une
grande salle et des chambres spacieuses composent la maison presbytérale. Une
vaste cour, les bâtiments d'exploitation dont elle est édifiée font un
contraste frappant avec le nouveau presbytère qui, peut-être plus beau en
apparence, est loin d'avoir le confort de celui qu'il remplace.
L'ancien presbytère
Le nouveau presbytère
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L'école communale : en quittant l'ancien presbytère et continuant notre route, nous trouvons, à 60
mètres environ, un édifice que sa forme particulière dit être l'école
communale. Elle fut bâtie en 1868, avec les ressources de la commune seule, sur
un terrain de 580 m² de superficie, concédé par la famille Eudes, sous réserve
que l'école serait tenue par une ou plusieurs religieuses; cette maison
se compose d'une vaste classe largement éclairée par de grandes fenêtres, et
pouvant contenir 60 élèves; l'habitation se compose d'un côté de la
mairie au rez de chaussée, et de l'autre côté du corridor, d'une salle et d'une
cuisine; les chambres de l'étage sont à l'usage de l'institutrice.
Jusqu'en l'année 1867,
la paroisse n'ayant point d'école, était réunie pour l'instruction à
Saint-André d'Hébertot ; à cette époque, l'administration communale, ayant
pourvu au plus indispensable de ce qui regardait l'église et la construction du
presbytère ? jusqu'à l'achèvement, car la maison existait ?; c'est à
dire jusqu'en 1869, d'une maison de location.
Il faut dire, à la
louange des habitants et des administrateurs de la commune, qu'ils ne se sont
point rebutés par les sacrifices à s'imposer, car, jusqu'à l'époque de la
nouvelle organisation scolaire, ils ont eu à supporter seuls toutes les
dépenses de construction, d'entretien du bâtiment et du personnel enseignant.
En 1884, l'administration municipale a donné une nouvelle preuve de son bon
vouloir en faisant construire deux préaux couverts, un pour les garçons,
l'autre pour les filles, l'école étant mixte; la dépense a été couverte
en partie par la commune, partie par le département et partie par une large contribution volontaire de
Monsieur Campion, maire.
La moyenne des enfants
d'âge à fréquenter l'école depuis de longues années est de 50 environ.
L'ancienne école
La nouvelle école
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Le calvaire : à 200 mètres plus loin, nous arrivons près d'un bois taillis; encore
quelques pas et nous trouvons à gauche une avenue de hêtres, dont le terrain
très incliné nous conduit au domaine de Trianon. A droite, avant de nous
engager dans la hêtraie, saluons au passage ce calvaire, élevé sur un reste de
terrain dit Friche Saint-Benoît. C'est un colonne hexagonale, en pierre
meulière avec moulures, doucine et gorge à la base, deux degrés circulaires,
style 15ème siècle. Cette colonne n'a plus de chapiteau, elle est
surmontée d'une croix en fer forgé, même style, sur laquelle est attachée un
Christ en chêne, qui ne manque pas de mérite au point de vue de la statuaire.
Le petit planitre où cette croix est, est planté d'un petit bosquet d'arbres
d'ornement. Une grille en fer, due à la générosité de Monsieur Campion déjà
cité, en ferme l'entrée.
 
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Trianon : nous tournons à gauche et après être descendus quelques centaines de mètres,
nous nous trouvons en face de la demeure de Trianon. Il y a 4 ans, nous
aurions encore trouvé, abrité par une magnifique couronne de verdure, un petit
parc charmant; aujourd'hui, nous ne voyons qu'une simple cour de ferme,
avec maison à l'avenant. Ce qui donnait le plus d'attrait à cette habitation a
disparu avec la propriétaire qui aimait à faire revivre les traditions du passé.
Madame la Vicomtesse de Carrière, veuve d'un premier mariage de M. de
Sandrey de Trianon, décédé à Versailles en 1864. Puisque cette demeure ne nous offre aucun attrait, montons
un sentier à droite de la maison.
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Le château de Malmains : arrivés sur la lisière de la futaie, nous apercevons au dessus du vallon, à un
côté, les restes du château de Malmains ; ces ruines indiquent une
ancienne forteresse; la façade devait avoir de 30 à 40 mètres de
longueur, les murs étaient d'une épaisseur considérable, il en reste encore un
peu de 7 mètres d'élévation. Il n'a pas dû être employé beaucoup de pierres de
taille à cette construction; on s'est servi de petits cailloux qu'on a dû
trouver à l'endroit même et l'on a composé une sorte de béton qui a acquis une
solidité à l'épreuve des siècles. Au-delà du ruisseau qui coule au bas de
l'imminence où se trouve la forteresse, on remarque, sur le côté opposé, et à
l'entrée de la forêt, les traces d'un vaste retranchement; on dit
qu'autrefois, il y avait au centre de ce camp retranché une chapelle qu'on
appelait la chapelle de Malmains. Les ruines de Malmains font partie de la
propriété ayant appartenu à Monsieur Sandret de Trianon, tandis que la chapelle
aurait appartenu à la paroisse de Vieux-Bourg. Aujourd'hui, l'emplacement de la
chapelle et du camp retranché font partie du domaine de la forêt de Touques
(singulière manière de l'appeler, puisque ce territoire est sur la commune et
paroisse de Saint-Gatien). Il paraît que dans son expédition d'Angleterre, le
Duc de Normandie était accompagné d'un seigneur de Malmains, et l'on dit qu'il existe encore des seigneurs de ce
nom dans la Picardie. Une notice dont nous ne pouvons vérifier la valeur
historique et dont nous ne connaissons point l'auteur dit que Jean sans Terre
fit bâtir en 1202 un château à Trianon; or la maison qu'on appelle
aujourd'hui le château n'est point un château, mais un simple édifice en bois,
sans cachet architectural; la seule ruine qu'on remarque dans le
propriété de Trianon est la ruine de Malmains
N'est-il pas permis de
conclure que le château de Jean sans Terre est le château de Malmains; on
aura pu d'abord l'appeler le château de Trianon, puis le château de Malmains,
ou bien simultanément de ces deux noms; il s'ensuivrait que dans ces trois
métairies (car Trianon signifie trois métairies), possédées par Jean sans
Terre, il y avait un endroit appelé Malmains, où il aurait fait construire son
château de Trianon. Quoiqu'il en soit, ce mot de Malmains, qui est d'origine
latine dénote une haute antiquité, et comme l'étymologie n'est pas fort
honorable, il est à croire que l'on aurait répandu cette dénomination, quelque
peu sauvage, de seigneur de Malmains, ce qui expliquerait pourquoi la famille
de Sandret, qui a possédé cette ruine pendant des siècles, a préféré le nom
mieux sonnant de Trianon.
Pour en savoir plus sur "Les Mottes Castrales"
cliquez sur le château :
Nous lisons dans un
ouvrage inachevé, intitulé «Notices sur diverses localités du département
du Calvados», par Monsieur Guilmeth, ouvrage imprimé à Rouen, chez
Berdalle de Lapommeraye, que Jean sans Terre vint le 15 mars 1203 de Vire et La
Lande Patry à Bonneville sur Touques et à Trianon, près de Saint-Benoît
d'Hébetot, et le 12 septembre suivant, qu'il partit de Saint-Benoît pour se
rendre à Falaise.
Certaines traditions
locales affirment qu'il existe un souterrain, partant des ruines de Malmains et
par lequel Jean sans Terre se rendait de là à son château de Bonneville sur
Touques; nous n'avons pu constater le fait. Toutefois, Madame de Carrière le
disait également; en avait-elle la preuve par ses archives qui étaient en
sa possession ? Nous ne savons. Toutefois, les archives de Trianon, lors
de la vente du château en 1882, sont devenues la propriété personnelle de
Maître Lecourt, notaire à Deauville.
La propriété de Trianon
a des sources en abondance; leur réunion forme un ruisseau qui porte le
nom de la propriété et s'unit en amont des ruines au ruisseau de Grieux, pour
se déverser dans celui de la Vigne, que nous avons dit faire limite entre
Saint-Benoît et Vieux-Bourg.
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La propriété Grieux : la propriété Grieux, sise à côté de Trianon, en allant vers le nord a été, il
n'y a pas lieu d'en douter, une des trois métairies du domaine primitif;
et il n'y a pas plus d'un siècle que les deux propriétés, quoique divisées,
appartenaient à des membres collatéraux de la famille de Sandret. Actuellement,
ces familles ont cessé d'exister. Nous ne connaissons rien de particulier à
signaler sur Grieux.
En savoir plus sur la famille de Grieu
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Les Villains, le Friche
Moisy : nous continuons notre excursion
pour nous rendre au quartier du friche Moisy, et nous longeons le groupe
d'habitations appelé les Villains; tout ce que nous pouvons dire sur
l'origine de ces dénominations, c'est qu'elles viennent sans doute des
nombreuses familles des Moisy et des Villains qui les habitaient.
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Le Barquet, Bellevue : au centre de tous les
endroits que nous avons signalés dans notre voyage circulaire se trouvent les
lieux dits le Barquet et Bellevue. L'un et l'autre possèdent encore une antique
demeure ou manoir; nous les citons seulement comme souvenir, car ces manoirs
n'offrent rien d'intéressant.
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4 - Les habitants
Il n'y a point dans la
paroisse d'industrie particulière, les cultivateurs s'occupent simultanément de
la culture des terres arables; de l'élevage et de l'engraissage des
boeufs;; du soin des vaches laitières, de la fabrication du beurre et des
fromages, dits de Pont l'Evêque. On y trouve de beaux troupeaux de moutons,
très estimés pour la boucherie. Le porc est le plus recherché pour la basse
cour; on y élève aussi des volailles, dindons et poules, mais sans
rechercher précisément une espèce particulière; on fabrique des cidres,
poirés, eaux-de-vie; on produit et élève de préférence de beaux et forts
chevaux de race normande et percheronne; les anglais et les américains
savent les apprécier et recherchent surtout les sujets les plus propres à la
reproduction.
Le chiffre actuel de la
population est de 430 habitants; il était de 465 il y a 20 ans. Depuis
cette époque, l'immigration des jeunes gens, qui espèrent trouver à la ville
une vie plus facile, un travail moins pénible et surtout plus d'amusements, est
la principale cause de dépopulation de nos campagnes; ce qui fait
qu'aujourd'hui, on trouve difficilement des bras pour l'agriculture;
c'est une des causes qui empêchent de trouver des fermiers pour les grandes
exploitations.
Le nombre des naissances
pendant les trente dernières années a été de 307, celui des mariages de 100 et
celui des décès de 290.
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5 - L'origine du mot "Hébertot"
Nous avons dit à notre sens,
l'origine du titre paroissial et communal de Saint-Benoît. Quant à l'étymologie
du mot «Hébertot», nous laissons à de plus habiles que nous
l'honneur de l'expliquer d'une manière indiscutable. Il n'est pas difficile de
conjecturer que la dernière syllabe du mot «tôt» ou
«thot» désigne la principale divinité du culte druidique en honneur
dans ces parages avant l'établissement du christianisme; mais nous
avouons notre impuissance à expliquer de manière plausible la première partie
du mot. Nous dirons seulement pour terminer que le mot « Hébertot»
s'appliquait d'une manière générale, avant la formation et la délimitation des
paroisses, au territoire des trois paroisse de Saint André, de Saint Benoît et
Vieux Bourg.
1 - Quartiers : lieux-dits retour au texte
2 - Côte BR 9668, aux
archives départementales du Calvados retour au texte
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