Saint-Benoît d'Hébertot est l'une des trois communes forestières du Calvados, avec le Theil en Auge et une autre près de Caen. En effet, la commune possède 14 hectares de bois, en forêt de Saint-Gatien.
Le bois du cantonnement se situe entre le Friche Moisy, la commune de Vieux Bourg, et la commune de Saint-Gatien des Bois.
Le bois du cantonnement est composé essentiellement de chênes, de hêtres, de frênes, et de merisiers. Cette portion de forêt n'a pas seulement un intérêt sylvicole, elle est aussi riche en gibier, tel que des chevreuils et des sangliers. La commune exploite donc le bois du cantonnement. Elle travaille en étroite collaboration avec l'Office National des Eaux et Forêts, pour la gestion des coupes de bois et elle mène aussi un programme de reboisement Retour haut de page
Dernièrement, le droit de chasse a été adjugé pour 3800 euros par an, et ceci pour une durée de 6 ans.
L'expoitation du bois du cantonnement se fait au profit des habitants du hameau du Bocage, autrement dit des habitants du Friche Moisy.
En 1892, 27 maisons bénéficiaient du bois du cantonnement. Le nombre de bénéficiaire diminue ensuite et oscille aux alentours de vingt, pour finir à seulement 7 maisons bénéficiaires en 1978. Ce nombre a augmenté à nouveau depuis les années 1980. Actuellement, il y a 22 bénéficiaires.
Les conditions pour bénéficier chaque année des avantages du cantonnement : être habitant sédentaire depuis le premier janvier de l'année. Auparavant, la cheminée devait fumer à cette date.
Retour haut de page
Les droits des habitants du hameau du Bocage sont forts anciens. Ils remontent à une charte datée du 2 avril 1377. Ils partagent d'ailleurs ces droits avec les habitants du Theil en Auge et du Vieux Bourg qui, eux, ont revendu ce droit.
La Charte de 1377 confirme aux habitants du hameau du Bocage leurs droits dans la forêt de Touques, ou autrement appelée de Saint-Gatien, dans la section dite de la Haie du Theil. Les habitants du hameau du Bocage bénéficient de 3 droits d'usage importants :
 - le droit au bois de chauffage. Les habitants peuvent rapasser les branches des essences nobles, tel que le hêtre, tombées au sol. Ils peuvent aussi prendre les espèces moins considérées sur pied, à condition qu'elles puissent être emportées par deux hommes, sans l'usage d'outil en fer, et ce le jeudi
et le vendredi.
 - Le mort bois. Il est constitué d' essences inférieures pouvant être utilisées pour être brûlées et pour clore.
 - Le droit de pâture. Les habitants du hameau du Bocage peuvent faire pâturer leurs aumailles (bovins) et leurs chevaux. Ils peuvent aussi y mettre les porcs pour la glandée, ce qui constitue le droit de panage. Ce droit est limité dans le temps, il est interdit entre mai et juin.
Les habitants du hameau du Bocage sont les usagers de la forêt, mais ils n'en sont pas propriétaires. Ils doivent donc au propriétaire, le Duc de Normandie, puis le Roi de France, 3 boisseaux d'avoine (environ 120 litres) par tête d'aumaille, 2 deniers par porc pour le panage et 4 deniers par masure
pour les droits au bois (convertis en 1,25 centimes en 1846). Aujourd'hui, la commune est devenue propriétaire du bois du cantonnement.
Il y a eu de nombreux conflits entre les habitants du hameau du Bocage et les propriétaires de cette partie de la forêt de Saint-Gatien. Ceci a donné lieu à de nombreuses opérations en justice, au sujet de ces droits d'usages. Ces procès nous ont permis de connaître l'ensemble de ces droits, ainsi que la charte de 1377.
Article paru dans le P'tit Saint-Benoît de Décembre 2002
Retour haut de page Résumé du procés : Malgré de nombreux jugements qui réaffirment les droits des habitants du hameau du Bocage (aujourd'hui le Friche Moisy), ainsi que les droits des habitants de Vieux-Bourg et du Theil en Auge sur la partie de la forêt de Touques, appelée la Haie du Theil, les propriétaires de cette forêt cherchent à en diminuer la portée. Démarrée en 1834, cette nouvelle querelle se termine en ... 1846 !
Les habitants contestent la fermeture des chemins qui leur permettent d'accéder à la forêt. Les propriétaires argumentent que les habitants n'ont le droit d'emprunter qu'un seul chemin.
Mais le Tribunal réaffirme avec force les droits d'usage des habitants. Il va très loin dans le détail, décrivant par le menu quel type de bois est concerné, comment et quand il peut être prélevé, quelles bêtes peuvent pâturer dans la forêt, et à quelles périodes.
Et le Tribunal organise d'exercice du droit collectif des habitants, imposant cette organisation aux propriétaires, tout en leur laissant la possiblité d'exploiter, d'entretenir et de reboiser la forêt.
Retour haut de page